Mise en œuvre des activités d’assistance alimentaire aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition en République Centrafricaine

La République Centrafricaine (RCA) fait face à une crise humanitaire persistante. Pour répondre à l’urgence, SAD AFRICA, en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), a lancé un projet vital dans la préfecture de l’Ouham, l’une des zones les plus touchées du pays. Découvrez comment cette intervention d’urgence vise à sauver des vies et à renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables.

Un Contexte Humanitaire Alarmant

Depuis 2013, la RCA est secouée par des crises politico-militaires multiformes, laissant le pays dans un état de forte précarité.

• Insécurité Alimentaire Aiguë: En novembre 2022, l’analyse IPC a révélé que 2,7 millions de personnes, soit 44% de la population, étaient en phase de Crise (Phase 3) et d’Urgence (Phase 4) et nécessitaient une assistance alimentaire immédiate.
• Malnutrition Sévère: Le taux moyen national de malnutrition chronique atteint un niveau très élevé de 36,8%, dépassant le seuil critique de 30% fixé par l’OMS.
• Crise des Prix: La hausse des prix des denrées alimentaires (riz +29%, maïs +46%) et du carburant, exacerbée par la dégradation des routes et les chocs externes comme la guerre en Ukraine, affecte 26% des populations.
• Le Foyer de l’Ouham: La préfecture de l’Ouham, zone ciblée par le projet (notamment à Bouca), est particulièrement vulnérable. Près de 57% de sa population (297 461 personnes) est en situation d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.

Le Projet SAD AFRICA/PAM : Assister 19 469 Personnes

Face à cette situation critique, le projet, mis en œuvre par

SAD AFRICA d’avril à décembre 2023, a pour objectif général de lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition en assistant 19 469 personnes dans la sous-préfecture de Bouca.

Plus de

60% des bénéficiaires sont des femmes (11 890 femmes).

Le projet se déploie à travers quatre activités principales, utilisant à la fois des transferts en nature (vivres) et des transferts monétaires (cash) :

1. Distribution Générale de Vivres (Activité 1) : Fournir une assistance alimentaire générale à 15 556 personnes (déplacés internes et familles d’accueil) pour satisfaire leurs besoins alimentaires de base pendant 9 mois.
2. Prévention de la Malnutrition (Activité 3) : Renforcer l’état nutritionnel de 1 225 enfants de 6 à 23 mois et de 1 166 femmes enceintes et allaitantes (FEFA) pour prévenir la détérioration de leur statut nutritionnel durant la période de soudure.
3. Repas Scolaires (Activité 4) : Distribuer des repas scolaires nutritifs à 1 500 écoliers (dont 690 filles) dans les écoles ciblées de Bouca, contribuant ainsi à l’accès et au maintien des enfants dans le système scolaire.
4. Assistance Nutritionnelle (Activité 2) : Fournir des coupons alimentaires/cash à 22 personnes vivant avec le VIH/TB et sous traitement antirétroviral/DOT.

Une Stratégie Axée sur le Genre et la Communauté

La mise en œuvre du projet repose sur une stratégie solide, structurée autour de

quatre piliers, visant à garantir l’efficacité de l’aide et à contribuer à la cohésion sociale.

• Ancrage Communautaire : La sélection des bénéficiaires se fait en étroite collaboration avec le PAM et les responsables locaux, encourageant la participation des acteurs communautaires.
• Genre et Inclusion : Une attention particulière est portée aux personnes vulnérables (femmes chefs de ménage, personnes âgées, personnes handicapées). Des sensibilisations sont prévues sur les enjeux de genre, la lutte contre les violences sexistes, l’éducation des filles, l’hygiène et la nutrition.
• Redevabilité : Des mécanismes de gestion des plaintes, incluant des numéros verts et un comité dédié, seront mis en place pour assurer la transparence et le suivi des préoccupations des bénéficiaires.

Ce projet est une réponse d’urgence cruciale pour les populations de l’Ouham, visant non seulement à fournir une assistance alimentaire immédiate pour

sauver des vies, mais aussi à poser les bases d’une résilience durable.

Responsable du projet Souleymanne Elonga